Le spécialiste du Café du Commerce vous le clamera haut et fort : il faut avoir des dettes. Ca permet d'économiser des impôts et ça peut toujours servir. On ne sait pas à quoi, mais ça peut être utile, voire même indispensable.

Qu'en est-il en réalité ?

Il m'est déjà arrivé, il y a quelques années, de contester l'article d'une journaliste qui, chiffres à l'appui, arrivait à cette conclusion.

Prenons un exemple concret : vous avez une dette hypothécaire en premier rang (dont le taux est bien inférieur à un crédit commercial). Vous disposez de fr. 100'000.- de liquidités (épargne ou héritage d'un oncle d'Amérique).

Si vous remboursez partiellement votre dette, vous allez économiser une somme de fr. 3'500.- par année (pour un taux de 3,5 % d'intérêt).

Mais ce montant ne sera plus déductible de votre revenu. Dans le pire des cas, il engendrera un supplément d'impôt de fr. 1'400.- par année (soit le taux maximum de 30 % pour l'impôt sur le revenu perçu par le canton de Vaud et la commune de votre domicile, quelle qu'elle soit et l'impôt fédéral direct de presque 10 %). Attention, pour arriver à ces taux, vous devrez faire partie d'une classe très aisée. Si vous faites partie d'une classe aisée (sans plus), moyenne ou faible, les gains indiqués ci-après seront encore plus importants.

Votre gain sera donc de fr. 3'500.- moins fr. 1'400.- = fr. 2'100.-.

Certes vous pourriez placer cet argent au lieu de rembourser votre dette. Sans prendre de risques il n'y a guère que l'épargne qui vous rapportera un intérêt de 1,5 %, soit fr. 1'500.-. Ce supplément de revenu entraînera un supplément d'impôt de fr. 600.- (sur les mêmes bases de calcul que précédemment).

Votre gain serait donc de fr. 1'500.- moins fr. 600.- = fr. 900.-.

En remboursant la dette vous pouvez donc compter sur un gain net  de fr. 2'100.- moins fr. 900.- (de rendement d'un placement que vous ne pouvez pas faire) = fr. 1'200.-.

Et plus la différence entre le taux de la dette et le taux du placement est importante, plus le gain augmente.

MORALITÉ : tant qu'à perdre de l'argent, que ce soit auprès de l'Etat ou auprès d'une banque, mieux vaut choisir l'endroit où on en perd le moins !

... et se renseigner ailleurs qu'au Café du Commerce ...